Cet été, une voie d'accès au Mont-Blanc et une au Cervin ont été interdites aux alpinistes en raison de nombreuses chutes de pierres et éboulements. Il s'agit d'une conséquence directe de la fonte du permafrost en altitude, causée par les fortes chaleurs de juillet.
Le 18 juillet 2015, le refuge du Goûter, situé sur la voie d'accès "normale" du Mont-Blanc, a été fermé en raison du danger d'éboulements et après le décès d'un alpiniste, heurté par une chute de pierres (article). Le 26 juillet, c'est la voie normale italienne du Cervin qui est fermée, également en raison du danger élevé de chutes de blocs (article).
Le nombre élevé d'évènements de chutes de pierres et d'éboulements en haute montagne, en été, est directement lié à la fonte de la glace dans le permafrost (partie du sol gelé en permanence). La glace présente dans un massif rocheux fissuré agit comme un ciment et maintient les blocs ensemble. En haute montagne, lors d'un été normal, les températures sont suffisamment basses pour que la glace ne fonde pas dans les fissures. Lors d'une période de canicule, comme cette année avec la limite du zéro degré pendant plusieurs jours à 4'600 msm d'altitude, la glace fond et le ciment entre les blocs disparaît, provoquant des chutes de blocs.
Avec les prévisions de réchauffement climatique, les épisodes caniculaires vont devenir plus fréquents dans le futur et les itinéraires de haute montagne seront exposés plus souvent à un danger élevé de chutes de pierres.
GéoVal est confronté à cette problématique depuis quelques années et travaille sur plusieurs sites d'études dans les Alpes valaisannes :
Plus d'informations sur le permafrost et le danger lié à son réchauffement : OFEV et UNIFR.
Photo OFEV : éboulement au Cervin en 2003, une lame de glace est visible le long de la fissure d'où s'est détachée la masse rocheuse.